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L’assurance vie reste populaire en 2024

Les épargnants privilégient toujours l’assurance vie pour faire fructifier leurs économies en 2024. Le baromètre France Assureurs confirme cette tendance. À fin octobre 2023, la collecte nette affiche une courbe positive avec un volume des cotisations qui progresse de 26 % sur un an. Les atouts de ce placement, recommandé pour ses avantages fiscaux, sont toutefois à nuancer. En se penchant sur les réels bénéfices, force est de constater que ce support n’apparaît pas si rentable que ce qui est annoncé. La carotte fiscale masque des faiblesses que l’on ne retrouve pas sur d’autres produits de placement. Décryptons l’assurance vie en 2024 et les points qui justifient son succès en 2023 et en ce début d’année 2024.

Des avantages fiscaux largement mis en avant

La fiscalité de l’assurance vie en 2024 s’articule en deux temps.

Les allègements d’impôts lors des retraits

La taxation des gains peut aller de 17,2 % à 62,2 % selon le contexte du retrait, bien loin des promesses d’exonération. Les abattements sont appliqués sur les remboursements demandés après 8 ans de détention du contrat d’assurance. Quelle que soit la date de retrait ou de versement, vous devez tout de même régler la part de prélèvements sociaux équivalente à 17,2 %. Le plancher de l’impôt fixé à 7,5 % (au lieu de 12,8%) ne s’applique donc que sur les intérêts constatés après 8 ans. Notez qu’un abattement annuel de 4 600 € (pour une personne seule) ou 9 200 € (pour les couples mariés ou pacsés) est déduit avant de calculer la charge fiscale basée sur vos gains. Si vous avez alimenté votre compte après le 27 septembre 2017, jusqu’à 150 000€ vous bénéficierez des avantages fiscaux (donc une taxation de 24,7%). Au-dessus de cette enveloppe, c’est la flat tax de 30 % qui est comptabilisée (12,8 % d’impôt et 17,%2 de prélèvements sociaux). Rappelons que les taux d’imposition sont variables sur les fonds retirés avant l’échéance des 8 ans :

  • 12,8% + 17,2 % ou barème progressif de l’impôt si vous avez versé des liquidités à partir du 27 septembre 2017 ;
  • 15 % + 17,2% ou barème progressif de l’impôt pour les dépôts antérieurs au 27 septembre 2017 effectués sur un contrat de 4 à 8 ans ;
  • 35 % + 17,2% ou barème progressif de l’impôt pour les versements effectués avant le 27 septembre 2017 sur une assurance vie de moins de 4 ans.

Les exonérations pour les héritiers

L’autre point souligné par les établissements distribuant des assurances vie en 2024 porte sur l’exonération des frais de succession après le décès de l’assuré. L’enveloppe est transférée sans taxation jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire sous réserve que le souscripteur ait versé des primes avant ses 70 ans. Puis, la fiscalité est progressive pour les montants supérieurs (20 % jusqu’à 700 000 €, 31,25 % au-delà). Lorsque le titulaire du compte a effectué des versements après 70 ans, seul un abattement de 30 500 euros est appliqué, peu importe le nombre de bénéficiaires. Les sommes de tous les contrats d’assurances vie dépassant ce seuil sont alors intégrées au patrimoine dans l’assiette taxable de la succession.

Des résultats financiers modérés

Les rendements financiers d’une assurance vie sont à examiner de près.

Des performances variables selon les compositions des portefeuilles

Les prévisions du rendement moyen des fonds en euros annoncent des résultats de l’ordre de 2,5 % en 2023. Même si ces performances connaissent une hausse de 30 % par rapport à 2022, il est plus prudent de relativiser l’impact sur vos gains. Avec une inflation estimée à 3,4 % en novembre 2023 (4 % en octobre), les valeurs de l’épargne à dominante de fonds euros restent déficitaires. Les contrats d’assurance vie peuvent accueillir des unités de compte (UC) pour dynamiser les placements en contrepartie d’une prise de risque de perte plus importante. Mais les bénéfices ne sont pas au rendez-vous. En 2022, les résultats affichent -11,2 %, tandis que les prévisions 2023 devraient avoisiner les -12,7 % selon le baromètre Facts & Figures. Les intérêts générés sur les retraits effectués en 2023 seront donc minorés, les gains fiscaux aussi.

De nombreux frais facturés par les établissements collecteurs

Pour calculer la rentabilité nette d’un placement, il est nécessaire d’intégrer les frais de compte relatifs au suivi d’une assurance vie et des prélèvements. Il en existe de multiples selon les produits et les établissements : des frais de dossier à la signature du contrat, des frais de versements, des frais de gestion et d’arbitrage, des commissions sur plus-values et même des frais de rachat. La facture est lourde au bout du compte, de l’ordre de 3 à 5 % dans certains cas. Pour les assurés, il est intéressant de connaître l’incidence de ces prélèvements sur une longue période. Rien ne sert d’obtenir des faveurs de votre banquier qui allège ou supprime les frais de dossiers si ceux relevant de la gestion et de l’arbitrage sont élevés en cours de contrat. Avant la souscription, prenez le temps de réaliser des simulations auprès d’intermédiaires financiers différents.

Des produits financiers compétitifs

D’autres dispositifs d’investissement permettent de générer des économies d’impôts tout en sortant des schémas des placements classiques.

Le Plan d’Épargne en Actions (PEA)

Le plan d’épargne en actions se place comme l’alternative fiscale de l’assurance vie permettant d’investir sur des actions non cotées et les marchés boursiers européens. Ici, les avantages fiscaux sont accessibles au bout de 5 ans de détention et non 8 ans pour l’assurance vie. À partir de ce délai, le rachat du PEA est exonéré d’impôt sur le revenu. Vous devrez vous acquitter uniquement des prélèvements sociaux de 17,2%. Le compte n’est pas clôturé et peut être alimenté tout en conservant les droits à exonération liés à la date d’ouverture. Les plans d’épargne en actions font l’objet de frais de transactions lors d’achat ou de vente d’ordres, mais ne prévoient pas de frais de gestion. Il s’agit d’un avantage considérable par rapport aux assurances vie.

D’autres dispositifs défiscalisants

Si votre objectif vise la défiscalisation de votre impôt sur le revenu, vous pouvez vous appuyer sur d’autres produits financiers particulièrement efficaces à l’instar du dispositif Madelin ou IR-PME. L’achat de parts en capital de petites et moyennes entreprises vous donne droit à une réduction d’impôt de 18 %, porté à 25 % jusqu’au 31 décembre 2023. Une condition est exigée pour en bénéficier : conserver vos parts pendant 5 ans. Un autre levier pour réduire considérablement vos impôts consiste à investir dans une opération relevant de la loi Girardin. Cette mesure, destinée à soutenir l’économie en outre-mer, vous permet d’effacer entre 10 000 € et 18 000 € selon les contrats souscrits. Un tel dispositif vous aide à diminuer votre charge fiscale tout en finançant un projet agricole ou la construction de logements sociaux par exemple. Il en existe une multitude dont plusieurs seront adaptés à votre situation, à vos besoins et votre profil de risque.

L'assurance vie en 2024 banque ou gestionnaire de patrimoine : quelles différences ?

Entre les banques et les gestionnaires de patrimoine, les approches et les intérêts divergent en termes de placements dans les assurances vie en 2024.

Les produits commerciaux des banques

Si les banques se placent comme l’interlocuteur privilégié des foyers dont elles suivent les comptes, leurs stratégies ne se basent pas sur les véritables enjeux des particuliers. Leur discours reste uniquement commercial selon les supports que les conseillers doivent vendre. Votre intérêt n’est pas forcément analysé par ce professionnel puisqu’il n’est pas formé aux montages financiers, mais seulement aux produits distribués par l’établissement.

Les orientations des conseillers en gestion de patrimoine

De son côté, le conseiller en gestion de patrimoine (CGP) dispose d’une formation financière solide lui permettant de vous proposer des portefeuilles d’actifs variés. Il prend le temps de réaliser un bilan patrimonial en examinant vos revenus, vos impôts, vos biens immobiliers, etc. Il vous suggère des placements, des conseils et préconisations en tenant compte de votre situation et votre profil d’investisseur.

L’accompagnement sur-mesure des conseillers en gestion de patrimoine indépendants

Au sein de la catégorie des gestionnaires de patrimoine, vous trouverez des CGPI, c’est-à-dire des conseillers indépendants installés à leur compte. Ils ne font donc pas parti d’un grand groupe et n’ont pas de lien capitalistique avec des établissements bancaires ou compagnies d’assurances. Ils ont donc le choix en terme de solutions et s’adaptent au mieux aux clients. Un conseiller en gestion de patrimoine indépendant construit une allocation d’actifs sur-mesure après analyse approfondie de votre situation financière, sans être dicté par quelconque partenariat. Évoluant sous la surveillance de l’Autorités des Marchés Financiers (AMF), il veille sur votre situation au fil des années. Ses rémunérations sont liées aux gains générés, ce qui lui permet de soumettre des propositions qui vont toujours dans le sens de ses clients.

En réalité, l’assurance vie reste éloignée du produit fiscal avantageux loué par de nombreux établissements financiers. Les frais élevés et les rendements des produits hébergés nuisent aux performances de ce placement. Pour faire fructifier vos économies, il est possible de viser des avantages fiscaux plus modérés sur des supports financiers plus dynamiques. Tout dépend de vos objectifs de placement et de votre tolérance au risque. Pour les connaître, un CGPI comme Xperts Patrimoine réalise votre bilan patrimonial et vous conseille des produits de placement en phase avec votre profil d’investisseur, et ce, en toute transparence.